Urbanisme transfrontalier : quelle convergence ?

par | Fév 23, 2024 | Berriak | 0 commentaires

Lors des 2èmes rencontres transfrontalières, le 21 février dernier, l’architecte et urbaniste Ander Gortazar Balerdi a proposé un regard pédagogique et sans concessions sur les trajectoires urbaines côté français et espagnol. Des modèles qui montrent leurs limites chacun à leur façon. Et si c’était cela le transfrontalier ? Apprendre de l’autre et inventer ensemble !

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La Communauté d’agglomération invitait une nouvelle fois les institutions du Sud (Hegoalde, ou Pays Basque Sud / espagnol), le 21 février dernier au théâtre de Bayonne, à débattre sur les enjeux de coopérations transfrontalières. Le menu de l’après-midi, à laquelle j’ai participé, portait d’abord sur l’urbanisme (avec des échanges entre élu·es de part et d’autre de la Bidassoa) puis sur la coopération entre musées (avec la présence des responsables de Bellas Artes de Bilbao, de San Telmo de Donostia, et des deux musées bayonnais). Le plus marquant aura été l’introduction à la première table-ronde par l’urbaniste-architecte Ander Gortazar Balerdi proposant une analyse des trajectoires d’aménagement radicalement différentes, entre le côté espagnol et le côté français du Pays Basque. Cette « anatomie de la bifurcation » (image ci-dessous) montre combien l’histoire politique et industrielle a généré un tissu urbain si différent : intensif et dense au Sud de la Bidassoa, extensif et étalé au Nord. Au Nord « un laisser faire urbain » inadapté aux défis écologiques contemporains, et bien loin du modèle ancestral, effacé par le mythe d’une « Etxe résidentielle » prépondérante depuis les trente glorieuses et jusqu’à aujourd’hui. Au Sud, l’espace péri-urbain et rural semble protégé grâce à une concentration de l’urbanisme dans les centralités (grandes comme petites villes), avec du logement collectif et une primauté donnée à l’espace public. Mais ce modèle trouve aussi ses limites – et je le dirais avec mes mots –, tant l’aménagement du territoire a pris une dimension « industrielle », avec des formes de « villes nouvelles » (comme à l’entrée de Donostia) dont on ne sait pas comment elles vieilliront…

Saura-t-on mettre en place une coopération sur les bonnes pratiques urbaines du nord et du sud, et inventer un autre avenir, fait de convergences et de différences ? C’est sans doute l’attente que l’on pourrait exprimer vis-à-vis de toutes les institutions présentes : qu’elles se mettent autour de la table, et qu’elles nous y invitent, pour travailler ensemble et dans la durée.​

POUR ALLER + LOIN / SAKONTZEKO

Retrouvez ici la présentation d’Ander Gortazar Balerdi (avec l’aimable autorisation des services de la CAPB), et + d’infos sur les Rencontres: hemen/ici!