La transition écologique & énergétique dans le secteur économique est évoquée principalement à travers la décarbonation des activités existantes, par l’efficience énergétique des activités et la réduction de la consommation d’énergie primaire (gaz, charbon, pétrole…).
Si les gaz à effet de serre (GES) émis par la France se sont réduits d’un tiers depuis 1995, les émissions associées aux importations se sont accrues de 32%. Et au final, l’empreinte carbone de la France stagne depuis 10 ans à plus 9,2T par habitants (soit 5 fois le seuil de soutenabilité à l’horizon 2050 qui est de 2 tonnes). Et l’Etat en convient : Les émissions associées aux importations représentent plus de la moitié (56 %) de l’empreinte ! [Sources : Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires]
Comme le montre Utopies dans sa publication de juin 2023, l’empreinte carbone est l’angle mort des politiques publiques. Utopies fait un zoom sur cette empreinte par régions [cf. image ci-dessous] et invite à des stratégies à la fois sur l’offre et la demande locale : réorienter les importations vers des produits bas carbone, réduire la consommation de produits importés, remplacer les produits importés par un production intérieure à faible impact carbone.
La réduction de ces importations trop carbonées relève de leviers nationaux et européens (avantages fiscaux…) pour impacter les choix des entreprises, les grossistes, distributeurs. Mais au niveau local, la commande publique a son rôle à jouer Et nous aussi, consommateurs par nos actes d’achat !
La stratégie de substitution (produits importés par production locale) renvoie aux politiques de relocalisation de réindustrialisation. Et à nos décisions locales pour diversifier notre appareil productif et répondre de plus en plus à la demande locale par nos productions locales.
Comme nous l’avons expliqué dans notre chronique de mai, les territoires sont les espaces de diversification possible en lien avec le patrimoine économique local, les ressources locales, là où peut se déployer une économie de la fonctionnalité, là où une économie bio-inspirée peut émerger…
Enfin, dépassons aussi la seule approche carbone par une approche plus large de notre empreinte écologique et de nos dépendances. Comme le montre l’équipe d’Utopies, l’agriculture en Europe du sud est moins carbonée que celle du nord (plus de soleil !), mais épuise les ressources en eau, dépend des marchés sur les engrais, etc.
Le diable est dans les détails…