Economie de la fonctionnalité : une rencontre régionale stimulante

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Un peu d’ABCD de l’EFC pour comprendre de quoi il s’agit ! Notre système économique repose sur une logique de volumes : toujours plus de biens produits, donc toujours plus de ressources mobilisées. Et nous savons que ces ressources sont limitées, que nous en consommons 5 fois trop ! L’EFC est considérée comme l’un des piliers de l’économie circulaire, aux côtés des achats durables, de l’éco-conception des produits, du réemploi des déchets, du recyclage… que nous connaissons mieux. L’EFC apporte une autre dimension en rapprochant la valeur économique (combien ça coûte / ça rapporte) de la valeur d’usage (comment ça répond aux usagers). En priorisant les usages, la qualité sur la quantité, le produit spécifique et adapté sur le produit standard, l’EFC ouvre de nouveaux modèles d’affaires, plus sobres écologiquement, plus adaptés aux besoins réels, à l’ergonomie et à de meilleures conditions de travail.

Lors de la journée organisée par l’ADI (agence régionale de l’innovation), en partenariat avec l’Ademe et la Région, des témoignages nous ont permis de mesurer les applications de l’EFC. Une entreprise spécialisée en outillage industriel a ainsi évolué vers du sur-mesure, jusqu’à valoriser son travail d’accompagnement aux conditions de travail (et éviter l’achat d’outils inutiles). Un écosystème territorial s’est mis en place entre une entreprise de mobilier et une association départementale de réinsertion, pour inventer un nouveau type de mobiliers « up-cyclés » (du réemploi, reconfiguré).

Ces approches par la fonctionnalité, l’usage, amène ainsi à de nouvelles coopérations entre clients et fournisseurs, entre entreprises et acteurs publics, qui relèvent du partenariat et de l’intelligence collective. On est au cœur de ce que innovation veut dire pour l’avenir.

L’animatrice de Terres EFC Occitanie (photo ci-dessous) nous a fait découvrir la fresque de la transition économique : ludique et questionante sur les différents modèles de production, et sur la fameuse question de l’empreinte ressources. Car comme le rappelait une intervenante lors de cette journée : il n’y aura pas de transition écologique sans « transition matière ».

Avec du recul, cette journée nous renvoie à l’inadaptation des politiques macro-économiques. Entrer dans une logique « EFC » demande du temps, suppose beaucoup de changements de pratiques, une forme de révolution culturelle dans la façon de produire… Région et Ademe soutiennent financièrement des accompagnements dans ces transitions économiques. Mais au bout du compte, il faudra bien que les externalités positives (tant écologiques que sociales) soient valorisées par le système comptable, la fiscalité… Une forme de discrimination positive favorable à l’éco-économie, sans laquelle on risque de rester longtemps dans un état d’urgence…