A Tulle, PQN-A réunit les développeurs territoriaux en transition(s)

par | Avr 8, 2024 | Berriak, Blog | 0 commentaires

PQN-A (Pays et Quartiers de Nouvelle-Aquitaine) a mobilisé une centaine d’animateurs territoriaux, les 28 et 29 mars dernier à Tulle. Deux jours pour penser les transitions et repenser le métier de développeur local, entre défis planétaires, attentes sociétales, contraintes locales et injonctions politiques… J’ai eu le plaisir d’animer un atelier sur la mobilisation de la société civile.

Le Forum des développeurs territoriaux était organisé par PAYS & QUARTIERS DE NOUVELLE-AQUITAINE (PQN-A) et l’ADENA, en partenariat avec l’IRDSU, l’UNADEL, et l’ANPP.

[ Photos: PQN-A ]

 

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Le 28 mars dernier, c’est par un voyage en « 2030 glorieuses » que le « Forum des développeurs territoriaux » a démarré. Une forme de jeu de rôles pour remettre de l’utopie et du concret dans la transition écologique, énergétique et sociétale.

Le lendemain,  Stéphane Cordobes, directeur de l’agence d’urbanisme de Clermont, nous a embarqué dans l’anthropocène et les fondements des transitions à l’œuvre. Une intervention magistrale, nourrie par son parcours à la Datar, ses missions en France et à l’étranger, sa (grande) culture générale.

Stéphane nous a proposé une grille de lecture à 3 niveaux : 1) repenser notre rapport à la planète par un usage sobre des ressources et une nouvelle redistribution de la richesse ; 2) repenser notre rapport au vivant, avec une nouvelle économie régénérative (régénérer la nature par nos activités) ; 3) et enfin, notre rapport au monde et à l’éthique, en remettant en cause le culte de la rationalité, hérité notamment de Descartes… Comme il le démontre: cette transition va être source de conflictualités nouvelles et bousculera nos modes de travail, sur le terrain.

Les ateliers ont ensuite permis d’approfondir diverses modalités pour conduire le changement sur les territoires… ..  jusqu’à la conférence inversée drivée par Jean-Yves Pinault des Localos.

Les « développeurs territoriaux » présents sont très conscients de ces mutations, mais les cadres politiques et administratifs ne sont pas adaptés. Trop rigides, trop verticaux…

Dans mon atelier sur la « mobilisation de la société civile », les animateurs territoriaux nous ont expliqué être confrontés à une culture politique faible en matière de participation. Leur positionnement est difficile, entre l’envie / la nécessité de mobiliser les acteurs locaux et les freins politiques / institutionnels. Des exemples de démarches réussies ont été partagées, où la participative active des acteurs a permis de faire évoluer des projets vers plus de cohérence et de durabilité: une plateforme logistique pour les cantines d’un territoire rural (de l’idée d’un petit « Rungis local » à un réseau territorial co-construit avec les agriculteurs) ; le projet de maison de la brebis dans un territoire du Limousin (d’une idée de musée à une démarche de valorisation économique)…

La mobilisation locale permet de faire travailler les acteurs / citoyens avec les institutions locales. Elle leur donne du pouvoir d’agir, et d’agir en faveur de la transition. Elle est un levier majeur pour transformer les pratiques. Mais pour ce faire, il faut s’en donner les moyens et permettre aux développeurs territoriaux d’en avoir…

PQNA Tulle illustration